2011-03-20

Stratagème n° 18 : pour prendre les bandits, il faut prendre leur roi

Casser le noyau dur, s’emparer du chef et défaire l’ensemble.
Le Yijing dit : le dragon se bat en rase campagne. Voici la fin de son pouvoir.

Remporter une victoire sans avoir cassé le noyau dur et pris le roi, cela revient à laisser le tigre regagner sa montagne. Méthode pour prendre le roi : ne pas prêter attention à ses bannières et à ses étendards, mais rechercher plutôt le centre de décision d’où partent les mouvements de l’armée adverse.
Zhang Xun, lors des combats qui l’opposèrent à Yin Ziqi, réussit à pénétrer dans le camp ennemi et à s’y frayer un chemin jusqu’à la bannière de commandement. La panique régna dans les rangs de l’adversaire. Cette offensive coûta la vie à cinquante généraux rebelles et à plus de cinq mille de leurs hommes. Mais Zhang Xun cherchait Yin Ziqi et ne connaissait pas son visage. Il eut recours à un stratagème. Il coupa un roseau et décocha ce trait improvisé contre un soldat rebelle. L’homme crut que Zhang Xun était à court de munitions. Il courut prévenir son chef de cette nouvelle, le désignant ainsi à Zhang Xun.
***
En 1948, notre armée prit ainsi la ville de Xiangyang. La région de Xiangyang est une zone stratégique protégée à l’est, l’ouest et le nord par le fleuve Han et s’appuyant au sud sur des chaînes de montagnes. Entre le fleuve Han et les montagnes, au sud de la ville, un étroit corridor mène directement à la porte ouest de la cité. Les nombreuses casemates et les fortins construits dans les reliefs forment un dispositif de défense quasi imprenable. L’officier chargé de la défense de la ville, Kang Ze, était un vieux spécialiste des engagements contre nos troupes et connaissait sur le bout des doigts notre tactique fondée sur l’attaque des unités isolées.
Il savait fort bien que nous procédions, avant de frapper aux points les mieux défendus, à un nettoyage périphérique pour peler le fruit couche par couche avant de remonter jusqu’au noyau. Une unité de notre armée, consciente des conditions particulières imposées par le relief et par la connaissance tactique qu’avait de nous l’adversaire, procéda donc de la manière suivante : nos forces se concentrèrent, coupèrent à travers les montagnes et prirent le sommet le plus proche de la ville. Puis elles forcèrent le passage du corridor pour frapper au cœur du tigre noir et arriver directement aux portes de la ville. Tout le dispositif de défense périphérique mis au point par l’adversaire perdit ainsi son utilité.
Le recours au stratagème faire du bruit à l’est pour attaquer à l’ouest nous permit de briser le dernier système de défense et de pénétrer dans la cité. Kang Ze fut capturé vivant et Xiangyang libérée. La bataille n’avait duré que huit jours et l’inexpugnable ligne de défense établie sur le fleuve Han par le Guomindang fut ainsi enfoncée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire