2011-03-20

Stratagème n° 10 : cacher l’épée dans un sourire

Créer la confiance et rassurer le naïf. Pendant ce temps, à la faveur de l’ombre, préparer le projet. Quand l’heure vient, frapper sans hésiter et sans laisser à votre adversaire le temps de se retourner.
Le Yijing dit : la force se dissimule sous un air de faiblesse.

Si les paroles de l’ennemi sont humbles mais qu’il n’en renforce pas moins ses préparatifs, une attaque va suivre. S’il demande à brûle-pourpoint des négociations, un piège est en préparation.
Cao Wei, sous la dynastie des Song, était gouverneur du Wizhou. C’était un chef sévère que les barbares Xixia craignaient. Ayant, un jour, invité ses officiers à vider quelques coupes de vin, plusieurs milliers d’hommes de son armée se mutinèrent et passèrent à l’ennemi. Un éclaireur vint lui rapporter la nouvelle. Ses généraux pâlirent, mais Cao Wei continua à plaisanter comme si de rien n’était. Il chuchota à l’éclaireur : c’est moi qui les envoie là-bas. Gardez l’affaire secrète. Les barbares eurent vent de sa réaction. Croyant à un traquenard, ils exécutèrent les mutins. Voilà ce qui s’appelle savoir s’adapter aux circonstances.
***
En 630, l’empereur Taizong des Tang envoya le général Li Jing châtier les barbares Tuque. Le chef barbare Jieli Kehan, ne pouvant avoir le dessus, demanda la paix. Disposant encore de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, il se montra humble et conciliant, mais hésitait encore secrètement sur la tactique qu’il allait finalement adopter. Li Jing dit à ses officiers : Jieli Kehan a été vaincu, mais son armée est encore puissante. Si nous le laissons regagner le désert, nous ne pourrons plus le rattraper. Notre ambassadeur est en ce moment dans son camp. Jieli Kehan doit avoir relâché sa vigilance. Avec dix mille bons cavaliers, nous pouvons en finir aisément avec lui. Un de ses conseillers lui fit remarquer : mais il a accepté de se rendre. Et, de plus, si nous l’attaquons, qu’adviendra-t-il de nos ambassadeurs ? Croyez-vous, demanda Li Jing, que la présence d’un diplomate chez l’ennemi doit nous retenir ? Nous ne pouvons laisser passer cette occasion. Il partit donc de nuit à la tête de ses troupes et lança l’assaut contre les positions barbares. Lors de cette opération, Li Jing coupa plus de dix mille têtes et fit plus de cent mille prisonniers.

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