La discorde gagne l’autre camp où la fureur va grandissant. Il faut alors se tenir en retrait et attendre qu’elle atteigne son paroxysme. Regards de haine et violence en chaîne sont signes que l’ennemi se dévore lui-même.
Le Yijing dit : laisser place aux dissensions.
Quand le souffle de la discorde balaie l’autre camp, une seule pression de ma part suffirait à ressouder son unité. Se retirer et demeurer à distance, c’est faire le lit du désordre.
Gongsun Kang gouvernait la province du Liaodong. Profitant du fait qu’elle était loin des régions centrales, il avait refusé de se soumettre à Cao Cao. Quand Yuan Shang et Yuan Xi fuirent au Liaodong à la tête de plusieurs milliers de cavaliers, Gongsun Kang leur donna refuge. On conseilla alors à Cao Cao, après sa victoire contre les barbares Wuwan, de continuer l’expédition et d’attaquer Gongsun Kang pour s’emparer des deux Yuan. Mais Cao Cao dit : je viens de lui passer commande de la tête de ces deux-là. A quoi bon fatiguer nos hommes ? Au neuvième mois, il retira ses troupes et Gongsun Kang fit trancher la tête des frères Yuan pour l’envoyer à Cao Cao. Les généraux de celui-ci l’interrogèrent sur les raisons de ce geste. Cao Cao dit : Gongsun Kang les craignait. Si j’avais avancé, ils se seraient néanmoins unis pour me faire front. En me retirant, je leur laissais le champ libre pour s’éliminer entre eux. La situation était évidente.
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Jouer avec le feu est une technique délicate qui nécessite avant tout une parfaite maîtrise de l’art de se tenir assez loin du foyer que l’on a allumé pour ne pas devenir soi-même la victime d’un retour de flamme.
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